Le secteur nucléaire français, pilier historique de la production d’électricité, demeure une pierre angulaire de la transition énergétique nationale. Avec plus de 70 % de l’électricité française produite grâce à l’énergie nucléaire ^{1 2}, ce domaine conjugue héritage et innovation, et s’inscrit dans une dynamique de transformation nécessaire face aux défis du XXIᵉ siècle.

Dans les années 1970 et 1980, EDF a marqué l’histoire énergétique française grâce à un programme électronucléaire ambitieux, qui a permis de développer une capacité installée dépassant les 55 GW ³. Ce réseau robuste s’est enrichi en 1999 avec le démarrage du réacteur n°2 de Civaux, portant le nombre de réacteurs en exploitation à 56 ¹.

Cependant, la connexion au réseau du réacteur n°57, à Flamanville le 21 décembre 2024, marque une étape décisive pour le parc nucléaire français. Ce nouvel ajout illustre la volonté de moderniser les technologies de production.

L’EPR de Flamanville : Un symbole entre ambition et controverse

Un démarrage attendu, mais tardif

Après 12 ans de retard ³, le réacteur EPR de Flamanville, emblème des ambitions nucléaires françaises, a été connecté au réseau électrique national. Conçu initialement pour un coût de 3,3 milliards d’euros, le projet a vu son budget exploser pour atteindre près de 19,1 milliards d’euros, selon la Cour des comptes ². Ce dépassement fait de Flamanville un exemple emblématique des défis structurels auxquels la filière nucléaire doit faire face, notamment en termes de gestion de projet et de maîtrise des coûts.

L’EPR dans un contexte international

Dans le monde, seuls quatre réacteurs EPR sont actuellement en service, tandis que deux autres sont en construction.
• en Finlande, un EPR connecté en 2022,
• $en Chine*, deux réacteurs à Taishan. l’EPR n°2 a établi des records de production, atteignant un facteur de charge impressionnant de plus de 88 % en 2023 avec une production de 12.884 TWh.
• En France, le jumeau de l’EPR n°2 de Taishan, L’EPR de Flamanville, a quant à lui un potentiel de 1.650 MW. Il faut toutefois noter que cette production ne compensera pas la fermeture des deux réacteurs de Fessenheim, représentant 1.800 MW au total ¹.

Une mise en service progressive et encadrée

La mise en service du réacteur est prévue de manière échelonnée et particulièrement stricte ¹ :
• Le 21 décembre 2024, le réacteur a démarré à 20 % de sa capacité nominale.
• Des tests successifs, validés à chaque étape par l’ASN (Autorité de Sûreté Nucléaire), sont programmés jusqu’à l’été 2025, avec des paliers clés à 25 % et 80 % de la puissance.
• À 60 %, un arrêt intermédiaire sera réalisé par EDF pour des vérifications approfondies avant la montée en charge finale.

Ce processus rigoureux, sans équivalent mondial en termes de réglementation de sûreté, illustre le haut niveau d’exigence imposé à l’industrie nucléaire française.

Pourquoi tant de retards et de surcoûts ?

Le chantier de Flamanville a été marqué par une série de difficultés techniques et organisationnelles : 1. Problèmes de conception : Défauts dans les soudures, béton des enceintes et du ravier, et malfaçon pour le couvercle de la cuve du réacteur.
2. Gestion déficiente : Manque de coordination entre les équipes d’aménagement et d’exploitation, associé à un pilotage inadéquat (fonctionnement siloté).
3. Pénurie de compétences : La perte progressive d’expertise technique dans la filière nucléaire et le manque d’effectifs qualifiés ont été sous-estimés, ce qui a aggravé les retards.
4. Défaillance dans la surveillance de la qualité de réalisation des travaux sous-traités.

Ces facteurs ont contribué à faire du projet un défi technologique et humain majeur pour la filière nucléaire française. ^{1 3}

Un tournant pour le nucléaire en France

Malgré les nombreux obstacles, la mise en service de l’EPR de Flamanville représente une étape décisive pour l’avenir du nucléaire en France. Ce projet pourrait : • Relancer la confiance dans l’industrie nucléaire,
• Renforcer l’expertise française dans la gestion de projets complexes,
• Servir de base pour le développement de futurs réacteurs, comme les SMR (petits réacteurs modulaires).

Reste à voir comment le réacteur se comportera lors des tests à venir et si son exploitation réussira à répondre aux attentes, tant sur le plan technique qu’économique.

Fusion de l'ASN et de l'IRSN : la naissance de l'ASNR, un tournant stratégique

Un nouveau cadre pour la sûreté nucléaire

La fusion entre l’ASN (Autorité de Sûreté Nucléaire) et l’IRSN (Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire) marque une étape décisive dans la gouvernance de la sûreté nucléaire en France. Cette nouvelle entité, baptisée ASNR (Autorité de Sûreté Nucléaire et de Radioprotection), a vu le jour dans un contexte de relance ambitieuse du nucléaire civil. L’objectif affiché : renforcer les capacités d’expertise et de régulation dans un secteur en pleine mutation.

À la tête de l’ASNR, Pierre-Marie Abadie, ancien directeur général de l’Andra, a été nommé président. Selon lui, cette fusion représente une avancée majeure en termes d’indépendance décisionnelle et de consolidation des compétences, indispensables pour faire face aux défis complexes qui attendent la filière ⁴.

Une autorité de stature mondiale

Avec cette réforme, l’ASNR devient la deuxième autorité de sûreté nucléaire la plus influente au monde, après la NRC (Nuclear Regulatory Commission) des États-Unis. Son positionnement stratégique en fait un acteur clé dans la régulation du secteur, à un moment où la France s’engage dans des projets cruciaux, comme :
1. la prolongation de la durée de vie du parc actuel de centrales
2. la construction de nouveaux EPR
3. le développement de petits réacteurs modulaires (SMR)
4. le renouvellement des installations du cycle du combustible.

Des préoccupations sur la transparence

Cependant, cette transformation ne fait pas l’unanimité, notamment parmi les anciens employés de l’IRSN. Le modèle précédent reposait sur une séparation claire entre expertise et décision, assurant un processus transparent et indépendant. La suppression de cette séparation soulève des inquiétudes sur la transparence des régulations, un facteur essentiel pour maintenir la confiance du public et des professionnels ⁴.

L’OPECST (Office Parlementaire d’Évaluation des Choix Scientifiques et Technologiques) a d’ailleurs souligné l’importance, ce 16 janvier 2025, de :
• Publier systématiquement les résultats d’expertise et les décisions de l’ASNR.
• Mettre en place un conseil scientifique pour garantir la déontologie et l’intégrité scientifique des travaux.
• Veiller à la séparation fonctionnelle entre expertise et décision dans les dossiers sensibles. ⁵. La création de l’ASNR incarne une nouvelle ère pour la sûreté nucléaire en France. Cette réforme doit permettre au pays de conjuguer croissance du secteur nucléaire et maintien des standards élevés de sécurité.

La vérification de conformité documentaire peut-elle jouer un rôle ?

Un pas vers la dématérialisation

Si l'industrie du nucléaire fait le choix de moderniser son parc nucléaire, elle peut également bénéficier de l'automatisation de la vérification de conformité des documents qu'elle génère et/ou vérifie pour assurer la sécurité des personnes sur site au moment des travaux et permettre la traçabilité des actions menées.

Quelles vérifications sont possibles en automatique ?

• S'assurer que toutes les personnes qui interviennent (qu'elles soient de l'entreprise utilisatrice ou envoyés par une entreprise extérieure, que les personnes présentes soient des employés ou des intérimaires) sont bien habilités et disposent bien des attestations requises pour RÉALISER ou CONTRÔLER les travaux, en particulier pour tout point d'arrêt.
Consultez notre article Une habilitation erronée, est-ce possible ?

• S'assurer que tous les documents listés au LDA sont effectivement joints au dossier Assurance Qualité. Consultez notre article Conformité et gestion simplifiée de vos dossiers complexes !

• Vérifier que les documents signés électroniquement
➡️ ont bien été signés en temps voulus,
➡️ qu'il n'y a pas d'incohérence de dates, ou des annotations postérieures aux signatures.
Consultez notre article Prévenez les Risques dus à une simple Habilitation Expirée
➡️ et que les documents fournis sont bien signés par les personnes habilitées à le faire. Consultez notre article Détectez en Automatique des Signatures Non Habilitées\

Ceci n'est qu'un échantillon des possibles. Un groupe de réflexion se constitue pour cibler justement tous les documents à soumettre à vérification pour pallier à tout risque, gagner en temps et en efficacité tout en permettant à chacun de travailler sur son poste en toute sécurité, avec le matériel approprié.

Avec des "si" on peut refaire tout un monde

Imaginez un monde où la plateforme energie.qdoc.pro aurait été à la disposition des personnels tout au long de la réalisation de l'EPR de Flamanville :
• risques de soudures défaillantes : amoindris ou rapidement détectés
• risques de malfaçon sur la qualité du béton : idem

Imaginez un monde où l'ASNR peut vérifier l'intégrité des procédures et des documents fournis en un simple "drag and drop"...

Ce monde là est à portée de main, le groupe de réflexion se réunit une fois par mois pour avancer sur tous ces sujets et préparer les listes de contrôles adaptées à votre usage quotidien de documents clés dans le domaine du nucléaire.

Contacts

Dans le domaine du nucléaire (et des énergies), vous souhaitez faciliter vos vérifications documentaires : energie@qdoc.pro\

Crédit photo : Centrale de Nogent-sur-Seine / Valérie Suignard